Le carnotzet

En Valais, le carnotzet a été élevé au rang de tradition, voire de mythe, au cours du XXe siècle. Généralement construit dans une cave et réservé aux hommes, peu d’utilisateurs connaissent sa véritable origine : les foires d’agriculture vaudoises et les expositions nationales de la fin du XIXe siècle. Le carnotzet est une invention folklorique.

Mon intention avec cette installation était de proposer une lecture personnelle du carnotzet, une lecture queer, afin de remettre en question les codes du carnotzet, la définition du typique ou du cliché et égratigner le patriarcat. Conçu comme un autoportrait en trois dimensions, « mon » carnotzet est bien sûr influencé par l’imaginaire lié au Valais – où j’ai grandi et où je vis -, et à mon histoire familiale. L’installation est donc parcourue de références à la chasse et à la religion, mais aussi de clins d’œil à la culture gay. On retrouve un gloryhole, un coin karaoké, une moquette au motif équivoque et surtout la figure de Jean Genet, qui scrute et veille sur les spectateurs, tel le saint protecteur du carnotzet.

L’interprétation des images est volontairement laissée libre aux spectateurs, qui peuvent toutefois accéder à une lecture homo-érotique de l’installation, grâce aux pistes contenues dans la publication qui accompagne l’exposition.

2017
installation
Musée d'art, Sion, 2017-18
Prix culturel Manor Valais 2017